mardi 19 juillet 2011

Super Meat Boy

Vous connaissez probablement déjà Super Meat Boy : il a beaucoup fait parler de lui à sa sortie fin 2010, non seulement pour ses qualités intrinsèques mais aussi en raison des réactions qu'il a suscitées. La PETA a par exemple protesté contre le jeu pour la simple et mauvaise raison que le personnage principal est un cube de viande qui laisse des traces de sang sur son passage, jusqu'à réaliser une courte parodie intitulée Super Tofu Boy. Ce fameux Tofu Boy a depuis été ajouté comme personnage jouable dans Super Meat Boy par les développeurs, mais il y apparaît comme un cube grisâtre et faiblard, incapable de quoi que ce soit...


Vous l'aurez compris à la lecture de ce premier paragraphe : SMB est un jeu barré, dément, malsain. Vous y incarnez Meat Boy, un cube de viande rouge, dans sa sanglante quête. Votre but : libérez votre copine Bandage Girl de l'infernal Dr Fœtus. Et vous allez le poursuivre à travers des mondes cauchemardesques :
  • une forêt, qui va intégralement brûler,
  • un hôpital en ruine jonché de bouts de seringues coupants,
  • l'usine de sel désaffectée,
  • l'enfer, sa lave, ses cadavres des précédentes vies de Meat Boy,
  • les ruines de la civilisation post-rapture...

Sous son aspect cartoon, SMB est glauque. Et, comme VVVVVV, il est très, très dur. Bien plus, même. Chaque niveau est très court, et on réapparaît immédiatement après chaque mort (pas de temps perdu). Une fois un niveau réussi, le replay montre en simultané les vingt ou trente dernières tentatives (sur les plusieurs centaines parfois nécessaires...), dans une débauche de sang. Car du sang, dans SMB, il y en a. Chaque surface sur laquelle Meat Boy est passé, chaque roue dentée sur laquelle il est mort sera recouverte d'une couche de rouge pétant. (Nerf NOW a d'ailleurs fait une excellente planche à ce sujet.)

Replay en cours

Son analyse est fausse, à mes yeux : Super Meat Boy ne sacrifie pas tout pour être dur, même si c'est en effet son but principal. Il reste esthétiquement splendide, par exemple, dans son style glauque. Et, surtout, il a une musique fantastique ! La bande-son a été composée en intégralité par Danny Baranowsky, ancien membre du jury d'OC ReMix, sur lequel il continue d'ailleurs d'être actif en tant que remixeur. Le style évolue en fonction des pistes, mais globalement on pourrait le qualifier de... "métal symphonico-électronique" peut-être ?

Le double-CD, contenant toutes les pistes du jeu, toutes les pistes en version 8 bit pour les niveaux retro et plusieurs remix (soit 73 pistes !) est écoutable sur cette page bandcamp. Mon remix préféré est probablement mAEt b0y, plus proche du drum 'n' bass pour le coup. Il prend tout son sens et toute sa portée quand on le replace dans le contexte effrayant de ce jeu, et qu'on imagine les lames aiguisées tournant dans l'obscurité...

Awesome fanwork is awesome.

Bref, voilà. Super Meat Boy est un jeu fantastique mais dur, très dur, horriblement dur, à déconseiller aux âmes sensibles ou aux gens qui ont peur des lames (cauchemars garantis). Finir le jeu en mode normal est déjà un challenge qui rebutera les néophytes. Finir le jeu en mode difficile est réservé aux gens qui ont tellement de doigté, de finesse, de calme et de patience qu'ils pourraient piloter l'ISS à distance sans la moindre erreur avec un joystick rouillé lors d'un tremblement de terre. Si vous ne me croyez pas, regardez cette vidéo. C'est le sixième et dernier monde de l'histoire, version difficile. Et dites-vous ensuite qu'il existe un septième monde bonus dont le mode normal est déjà encore plus dur que ce qui est montré dans cette vidéo. Vous avez dit masochisme ?

Il peut être acheté sur Steam pour 14 euros (il y a souvent des promotions), ou sur le Xbox Live pour 1200 points / crédits / GP (je ne suis pas très au fait du vernaculaire). Attention, joueurs PC : prévoyez d'utiliser une manette ! Un clavier n'est pas adapté du tout...

3 commentaires:

  1. Ca y est, j'ai testé un peu. Au clavier, hélas, je n'aime pas trop.

    Tu as décrit la musique et les graphismes, et il n'y a a priori pas d'histoire, alors je vais parler exclusivement du gameplay.
    Il faut savoir que c'est un pur jeu de sauts, avec mort instantanée s'ils ne sont pas bien ajustés.

    En fait, il y a plusieurs persos disponibles, qui semblent se jouer différement (avec des clins d'oeils à d'autres jeux). Je ne les connais pas et je ne sais pas dans quelle mesure ils pourraient changer le gameplay et améliorer l'expérience du jeu, alors je ne parlerai que du perso de base, le héros.

    Il est très rapide et difficile à contrôler. A ce titre, il convient parfaitement aux joueurs hardcore qui font des records du monde de contrôle de sauts. Ce jeu est véritablement fait pour eux.
    Les autres joueurs ne ressentiront peut-être pas assez de fun pour compenser la frustration de savoir quoi faire et de ne simplement pas y arriver. Ce sera mon seul reproche, mais c'est mon cas en ce moment, pour ce que j'ai vu du jeu, et en y jouant au clavier.

    En tout cas, c'est un pilier du genre, pour moi il définit le jeu de sauts.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d'accord : au clavier c'est très difficile. J'ai tout fait avec une manette de Gamecube, au final. Même si je ne pouvais pas modifier la configuration des boutons et qu'en conséquence je jouais avec une configuration un peu bancale, c'était quand même beaucoup plus confortable.

    Bonne remarque : je n'ai pas mentionné les autres personnages, ayant toujours joué avec Meat Boy lui-même. Et effectivement tous les personnages secondaires sont des références à d'autres jeux indies : Braid, Aquaria, Gish, VVVVVV, Bit Trip Runner...

    RépondreSupprimer
  3. Super meat boy au stick arcade, la perfection.

    RépondreSupprimer

(Les messages sont modérés a priori.)